«Vie des œuvres» de la Maison des Lumières


VOIR LA VIE DES OEUVRES DU MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE

Pour l’ouverture de la Maison des Lumières Denis Diderot, les musées et les médiathèques de Langres ont réalisé de nouvelles acquisitions. D’autres œuvres ont été déposées ou prêtées par de grands musées partenaires. L’ouverture du musée consacré à Denis Diderot a été aussi l’occasion d’une campagne de restauration de la quasi-totalité des œuvres présentées. Quelques donations complètent le parcours permanent.

  1. Thomas Naudot (1740-1812)

    Compas de charpentier

    Acier forgé
    Langres, 1773

    Ce compas porte à la fois le nom de son concepteur, Thomas Naudot, maître taillandier (forgeron spécialisé dans la confection d’outils) établi à Langres, et celui de son utilisateur Christophe Cressot (1741-1818), charpentier et meunier. Fabriqué par un Langrois à l’usage d’un Langrois, ce compas, à la fois solide et ornementé, est représentatif du niveau d’excellence qui s’applique au XVIIIe siècle à l’outillage. L’Encyclopédie illustre la qualité et la grande spécialisation des outils en décrivant, par exemple, 48 types de compas différents, propres à tel ou tel métier dont celui de charpentier.

    Langres, musées de Langres, 2023.8.1
    Don des Amis des Musées de Langres

  2. Pierre-Alexandre Wille (1748-1821)

    Portrait d’une femme de qualité

    Dessin à la sanguine sur papier
    Paris, 1777

    Ce dessin reprend à l’une des figures visibles sur la peinture La fête des bonnes gens ou la récompense de la Sagesse et de la Vertu, signée Pierre-Alexandre Wille et datée de 1776 (peinture visible dans le musée). Sur cette toile, on distingue, parmi le groupe d’aristocrates placé à gauche de l’image, une femme vêtue d’une robe rose, tenant le ruban bleu. Il s’agit de la figure reprise sur ce dessin.

    Daté de 1777, ce dessin est postérieur à la création de la peinture présentée au Salon. Les détails vestimentaires et de coiffure, comme la position du corps et les gestes, identiques à ceux du personnage peint, ne correspondent pas à un travail préparatoire mais plutôt à un dessin postérieur à l’usage des amateurs. La peinture bénéficia de commentaires élogieux pendant le Salon : l’artiste, attentif à faire fructifier son travail, a vendu ces dessins à des collectionneurs désireux de garder une trace de l’œuvre principale.

    Langres, musées de Langres, 2023.2.2
    Acquis grâce à l’aide de l’État, de la Région Grand Est (Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées) et du Département de la Haute-Marne

  3. Louis-Charles Desnos (1725-1805)

    Sphère armillaire

    Paris, vers 1775

    Cet instrument est en bois pour le piétement, la table d’horizon, le méridien, l’écliptique, et en métal pour les axes et les supports de la Lune et du Soleil. Il est en partie recouvert de bandes de papiers colorés donnant des indications de calendrier et des mesures terrestres et célestes. Le pied est décoré de fleurs dorées sur fond noir. Ce type de décor est dit « à la Nollet », du nom d’un célèbre expérimentateur scientifique.

    Cette maquette servait à visualiser le fonctionnement de l’univers à une époque où on pensait encore majoritairement que la Terre était au centre du monde. C’est ce qu’on appelle le modèle « géocentrique », ou « ptolémaïque » du nom du géographe grec Ptolémée (vers 100-168 de notre ère). Cette sphère peut être comparée à une autre maquette : celle d’un « planétaire », également fabriqué à Paris vers 1775 et présente dans les collections de la Maison des Lumières. Ce modèle réduit du système solaire illustre la nouvelle conception « héliocentrique », selon le système découvert à la Renaissance par Nicolas Copernic (1473-1543).

    Bois, fer, laiton, carton, papier
    Langres, musées de Langres, 2023.7.1

    Acquis grâce au mécénat de la société Plastic Omnium

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  4. Joseph II Roux (1725-1789)

    Octant de marine

    Marseille, vers 1770-1780

    Progrès majeur dans l’histoire de la marine, l’octant est utilisé pour « faire le point » lors des navigations sans repère terrestre. Il sert à mesurer des distances angulaires entre deux points. L’usage courant est le relevé, en position verticale et par réflexion, de la hauteur d’un astre au-dessus de l’horizon. Il s’agit surtout du calcul de la hauteur du soleil à midi. L’octant a été inventé en même temps par l’opticien américain Thomas Godfrey (1704-1749) vers 1730 et par l’astronome britannique John Hadley (1682-1744) en 1731. L’ouverture angulaire est de 45 degrés, donc 1/8 de 360 degrés (d’où le nom « octant »). Le limbe est gradué, ici sur ivoire, de 0 à 90 degrés (correspondant à la hauteur maximale de relevé de l’astre au-dessous de l’horizon). Son fonctionnement consiste à ramener, grâce à des miroirs mobiles, l’image de l’objet observé et l’horizon l’un par-dessus l’autre pour l’observateur, puis de mesurer sur le limbe l’angle nécessaire à cette superposition, qui correspond donc à la hauteur précise de l’astre au-dessus de l’horizon.

    Ébène, laiton, ivoire, verre
    Langres, musées de Langres, 2023.6.1
    Acquis grâce à l’aide de l’État, de la Région Grand Est (Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées) et du Département de la Haute-Marne